Ce blog a pour objet de gloser sur les évolutions de l'informatique et de mettre en perspective quelques-unes de ses actualités, notamment celles autour des postes clients...
lundi 3 janvier 2011
Cloud et métaphore télévisuelle
Depuis quelques mois, le Cloud nous est servi à toutes les sauces : c’est la révolution à venir. Le « contenu informatique » se consommera à distance, en service continu garanti, facturé à l’usage, etc…
Quelle belle innovation ! … Mais, au fait, quand on y pense…. ce mode d’accès a toujours été celui d’un autre média : la télévision. En effet, le "contenu" TV a toujours été télé-diffusé d’abord en hertzien par antenne, puis par le câble, le satellite, l’adsl, … Certes, depuis 30 ans, ont été employées des K7 VHS et des DVD afin de disposer d’un contenu plus personnalisé. Mais il a toujours été naturel de sélectionner "à la source" ses programmes en zappant entre 2… ou 200 chaines, devenues parfois payantes.
Pourtant, lors de l’antique ère du mainframe et des terminaux passifs, l'informatique s'était elle aussi orientée sur le modèle de la TV. Au temps de cette ORTF, nos quelques "chaines" s’appelaient IBM, BULL, DIGITAL, … et les réseaux de diffusion haut-débit sans fil n’existaient pas encore.
Lors des 80's et l’avènement de la micro, l’informatique s’est "modernisée" vers un modèle personnalisé mais décentralisé, dicté par le PC. Ce modèle (archaïque ?), fut construit sur une nouvelle logique où chaque entreprise, parfois chaque utilisateur, a bâti sa propre infrastructure de production, de diffusion, de livraison et de consommation de contenu. Une infrastructure que tout le monde eu alors bien du mal alors à contrôler (d’où les virus).
A cette époque, les entreprises ont chacune élaboré de grands programmes, souvent faits, refaits, doublonnés, mal maintenus, indisponibles, sauvegardés, redondés, …avec une perte incroyable d’énergie humaine (excellente pour l’emploi) et une multiplication des dépenses d’équipements et de consommation électrique. Ces grandes entreprises privées ou publiques durent alors multiplier outils et équipes de proximité afin de gérer ces milliers de postes… et leurs cas particuliers applicatifs (le règne de la « base Access »).
En métaphore TV, pour écrire ses propres programmes , chaque entreprise s’est improvisé réalisateur, à organisé son studio de tournage, trouvé ses acteurs « stars », réalisé son montage, puis livré sur site ses programmes « faits maison » au consommateur exigeant. L’entreprise du subir parfois des courts-métrages auto-produits qu’elle découvrait déjà tournés.
C’est un peu comme si, pour la TV, la télédiffusion n’avait d’abord tout simplement pas existé. Qu’il eut fallu livrer à domicile les émissions produites ou achetées via K7 VHS ou DVD, en les "télédistribuant" par la poste. Un monde ou les grandes chaines TV comme TF1/Microsoft ou France2/Oracle seraient devenus les riches concepteurs et livreurs mondiaux de programmes VHS/DVD pré-formatés et mis à jour tous les mois. Ou chacun eut organisé sa flotte de scooters pour livrer ses programmes plus rapidement.
Or, la valeur ajoutée des entreprises n’a jamais été bâtie sur leur capacité à distribuer laborieusement du contenu logiciel, ou pire : le créer... elle se situe, bien entendu, sur sa capacité à générer une valeur à partir de ce contenu, la plus pertinente possible pour son métier.
Demain, l’informatique va inéluctablement se séparer du PC « lourd » en réseau pour connaître une nouvelle ère, un « back-to-the-future » : le Cloud et le terminal allégé (on le voit déjà avec le couple FaceBook / iPhone ou les mises à jour sont naturelles).
Le système d’information centralisé reviendra donc à ce qu’il n’aurait jamais du quitter : un bouquet d'applications hébergées « quelque part » servant une information métier pertinente. Des applications traitant des données « maison », toujours disponibles, à jour et louées à l’usage.
Les applications du Cloud fonctionneront dans de grands datacenters. Leur management sera tout aussi masqué aux utilisateurs ou aux DSI que sont aujourd'hui masqués les centres de télédiffusion TV aux téléspectateurs. L'utilisateur n'attendant que le contenu, il souhaite oublier au maximum le contenant. Le DSI, lui, analysera surtout la formule d’abonnement la plus pertinente pour son métier (valeur applicative, SLA, réversibilité, etc…).
Le terminal de demain sera un écran haute définition dynamique. Un écran dont le seul but sera d'accéder le plus rapidement, le plus simplement et le plus surement à l'information pertinente personnelle ou professionnelle. Cet écran petit ou grand sera enchâssé dans de multiples "devices" (un SmartPhone, un PC, une Tablette, une TV, un tableau, un miroir ou l’écran de GPS de sa voiture, ..) chacun étant naturellement et d’origine connecté à Internet en haut débit sans fil dès son plus jeune âge.
Or ce monde est déjà le mode actuel de fonctionnement de la TV d'aujourd'hui.
Et les deux mondes se sont déjà rejoints plus qu’on ne le croit : ils se consomment tous les deux sur smartphones et tablettes, les grands datacenters des opérateurs télécoms disposent DEJA des mêmes infrastructures de traitement et de stockage pour leurs SI et pour le stockage et la diffusion des programmes de TV numérique. Les applications d'entreprises emploient de plus en plus d'image et de vidéo. Les données numériques de la TV ou des applications d’entreprise emploient les mêmes fibres optiques et réseaux sans-fil, devenus les autoroutes unifiées de l’information.
L'informatique personnelle et professionnelle, la TV, les outils sociaux, les jeux en réseaux... seront probablement fusionnés comme média avant 10 ans.
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