mardi 26 juillet 2011

Microsoft peut-il perdre la bataille de l’OS du futur poste client ?


Un vieil adage guerrier dit que si un « gagnant » (celui qui a connu une série de victoires), un jour n’avance plus et stagne, son « front » devenant difficile à tenir… alors immédiatement, ses adversaires contre-attaquent, voire se liguent contre lui. Dès lors, plus l’ex-puissant reculera, plus la contre-attaque s’intensifiera car l'ex-attaquant doit alors se défendre et perd donc l'avantage de la surprise (ex : Stalingrad 43, Napoléon Campagne de Russie, … Mohamed Ali contre Georges Foreman).

Microsoft, le leader brillant des années 90-2000, est aujourd'hui mal parti pour livrer et gagner la bataille des « nouveaux clients » que sont tablettes et smartphones. Ceci, malgré Windows 8, Windows Phone 7 Mango, malgré l'accord avec Nokia. Steve BALLMER lui-même le prédit en ne pouvant que constater les malheureux 1,6% de part de marché de Microsoft sur les smartphones, sur le premier trimestre 2011.

L’ennemi Linux est aujourd’hui bien oublié. Il était aussi issu du monde des « PC et Stations de travail », ses applications étaient parfois encore plus ardues à installer et paramétrer que celles de Windows.
L’avenir s’écrit désormais effectivement sur les périphériques simples et modernes : smartphones et tablettes.
Après iOS, Android, WebOS, ChromeOS, c’est aujourd'hui Mozilla qui développe un OS (Boot to Gecko ou B2G) orienté Web, afin d’appuyer le succès de son navigateur FireFox à l’heure de l’HTML 5.

Aujourd’hui, Windows 7 est très, très peu employé sur les tablettes (à part bientôt Lenovo !), et Windows 8 risque d’arriver trop tard, trop lourd (malgré la potentielle compatibilité applicative).
De nouveaux acteurs peuvent donc en profiter pour se jeter dans la bataille des tablettes, comme bientot le géant Sony, peu familier des entreprises. Car Sony est fort de ses millions de « terminaux écrans plats » très connus, déployés chez tous les particuliers (les PS3 et PSP, bientôt PS Vita) et surtout de son énorme « Application Store » aux 80 millions de clients fidèles (certes, bousculé au printemps, mais l’épreuve forge l’expérience).

Les ennemis de Microsoft contre-attaquent donc en force sur tous les fronts, mais qu’est-ce qui fait exactement leur force ?

C’est la simplicité d’usage avant tout, le service rendu immédiat, la consumérisation du web. 

Voici 2 petits exemples en témoignant :

Le premier. Récemment, je prenais un vol intérieur. Tous les passagers autour de moi allumèrent leur smartphone lors de l’atterrissage. Sur les 3 passagers devant, les 3 à côté et les 3 derrière, 90% allumèrent un iPhone et accédèrent en 2 secondes à leur messagerie / agenda. Moi seul ai démarré un smartphone Windows Phone 6 (pas de chance), j’ai dû attendre 30 bonnes secondes avec un logo fixe Windows que les « services » se lancent, puis je dus discrètement prendre un stylet HTC pour trouver l’icône messagerie. Pourtant, CPU, ram et écran sont de même type, seul l’usage est radicalement distinct.

Le second. Jusqu’à encore très récemment, chaque enfant rêvait de posséder un PC fixe ou portable. J’avais ainsi pensé à un ordinateur portable pour l’anniversaire de mon pré-ado. Mais nous sommes aujourd’hui à l’heure du Web. Ayant eu vent du projet, le gamin m’a alors demandé si, avec un ordinateur portable (pour lui, un outil professionnel), il pourrait télécharger des applications en 2 clics comme sur l’iPad de sa grand-mère ou sur sa PS3 ? Et que tout se lancerait bien immédiatement « dès le démarrage », comme sur l’iPod 
Je dus lui répondre que non, pas vraiment… qu’il faudrait d’abord faire attention à l’appareil avec ses pièces fragiles comme son écran, son disque dur, son lecteur CD-DVD, …. Puis qu’il faudrait ensuite y installer des applications compatibles, issues de CD ou bien téléchargées depuis des sites web, sous formes de packages MSI et de DLLs, le tout scanné préalablement par l’anti-virus, etc…

J’ai alors constaté qu’aujourd’hui, en 2011, un pré-ado voyait le monde du PC… comme j’avais vu le monde des électrophones vinyles des années 60 lors de l’essor des walkmans à K7 dans les années 80, c'est-à-dire « un truc de vieux, un truc has-been » (définition même de l’engin « qui ne fait plus rêver »).

Bref, faute de proposer de bons postes clients capables de « consommer du web en temps réel », le poste Microsoft devient « has been » pour les utilisateurs jeunes, ou même des retraités, découvrant l’informatique sur le tard. Microsoft souhaite, on l'a compris, garder pied sur l’héritage (legacy) applicatif, mais sans coup de barre énergique de stratégie, le PC risque de se cantonner de plus en plus au seul domaine de l’entreprise ou des artisans.

Les queues se forment aujourd'hui devant Apple, Google ou Sony, lors des sorties de leurs « terminaux »... mais les sorties des versions Windows attirent de moins en moins les foules, notamment chez les jeunes, demandons nous pourquoi.

Malheureusement, ceci est donc de mauvais augure pour la survie d’un usage « tous publics » du PC Windows tel qu’on l’a connu depuis 25 ans, sur les décennies à venir et auprès des jeunes.

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