mardi 29 mars 2011

Projet Vulcain : l'intéressant prochain client universel « social - business » d'IBM


Lors de l'édition Française de Lotusphere France semaine passée, IBM a présenté ses travaux très avancés sur son prochain outil : Vulcain. L'outil est le successeur étendu du client Notes, remis au goût du jour du social computing.

Pour l'anecdote, dans la mythologie : Vulcain était le fils de Jupiter et Junon, époux de Vénus (bref, des plus grands) qui forgeait dans une grotte les plus beaux bijoux avec des matériaux bruts.

Vulcain se veut répondre à tous les besoins de collaboration d'entreprise. Pour cela, il présente dans une interface unifiée les informations et évènements arrivant à l'utilisateur, afin qu'il puisse les voir, les gérer, les traiter de manière cohérente dans son activité professionnelle.
Ces informations et évènements sont des mails, des rdvz, des collaborations sur documents (groupware Domino ou SharePoint), des alertes de CRM, de BI, mais également des twits, des échanges facebook ou LinkedIn, des avis de blog, de communauté, etc...

Vulcain permet d'unifier et d'ordonner ces sujets, d'en suivre les échanges « multi-canaux ». En effet, une conversation peut débuter sur un blog, se poursuivre en tweet, puis en mail, se construire dans un doc et finir publié sur un portail documentaire.

Mieux, il permet de simplifier l'interface pour ne suivre que certains échanges (sur un sujet, un projet donné) en éclipsant le reste des informations, pour ne pas être noyé.

Encore mieux, il propose, de manière anticipée, les « apports & appuis » sur des sujets proches déjà disponibles dans l'entreprise afin d'y accéder facilement. Par exemple, des sujets ou projets proches déjà traités, ou en cours de débats auprès d'autres personnes.

Pour ce projet, IBM a longuement ré-analysé les besoins collaboratifs d'entreprise, l'essor du Web 2.0 et l'apport de ses outils (blog, facebook, tweeter, …), cela pour en tirer un modèle mixte performant.

Pour l'interface, IBM a souhaité faire dans « l'usabilité », à savoir : simple d'emploi.
La collaboration ne doit pas représenter un effort (de recherche ou d'agrégation de l'information), c'est l'information elle-même qui doit venir se présenter « déjà simplifiée » à l'utilisateur.

Ce client « social business » Vulcain sera disponible en fin d'année sous forme de client intégré au prochain Lotus Notes 9.0, (Windows, Mac ou Linux) mais aussi en client Web, en client smartphone ou tablette.

IBM, à qui il a été reproché de ne pas avoir « modernisé » Lotus Notes, espère ici réaliser un saut de génération et attirer la Y-Génération en entreprise avec un outil simple, complet et orienté business.

lundi 28 mars 2011

DropBox, une solution fonctionnelle qui dérange...

La solution DropBox « petit système de fichier du Cloud » se répand aujourd'hui comme une trainée de poudre auprès des particuliers et des entreprises, avec un succès imprévu.

Qu'apporte-t-elle au juste ?
  • la mise à disposition en quelques clics, sur le Cloud, d'un espace de partage, devenant alors vu sous Windows (ou iPhone, iPad, …) comme un espace web ou un répertoire réseau. On peut y peut placer des fichiers ou photos par simple drag & drop
  • un site web ou l'on consulte facilement ses fichiers et images partagés depuis n'importe quel navigateur, après s'être authentifié
  • une synchronisation automatique via le Cloud de ce répertoire sur plusieurs de ses postes, tablettes, smartphones (pros et persos)
  • un versionning des documents stockés (comme sharepoint)
  • la possibilité de transmettre par mail un lien vers l'espace à des collègues, qui alors n'accèdent qu'au répertoire indiqué pour collaborer sur le Cloud, via le Web (leur login basé sur l'e-mail devenant ACL)
  • la possibilité de transmettre par mail un lien vers un sous-espace photo, celui-ci devenant un petit site web entre amis, offrant une navigation Web rapide pour ses photos

La capacité est certes restreinte à 2Go (ce qui en fait une sorte de clé USB Web), mais le fait d'inviter des amis rajoute 250Mo à chaque « apport ». Ce marketing viral réalisé par les utilisateurs eux-mêmes fait monter l'espace gratuit à 10Go, ce qui devient intéressant. Au delà, l'espace s'étend de manière payante.

Pour les entreprises, cette solution « dérange » de plus en plus car les utilisateurs métiers peuvent enfin totalement « by-passer » les outils de collaboration intranet ou sharepoint de l'entreprise ou de l'organisation.

Ils construisent leur espace, via le Cloud et l'e-mail, sans s'appuyer sur la sécurité d'entreprise basée, le plus souvent, sur l'annuaire Active Directory.

Les Directions Métier tiennent enfin un outil puissant leur permettant d'œuvrer sans attendre les lourds processus et décisions de création d'espaces « collaboratifs », pour lesquels la DSI créé, puis manage les droits.

Mieux, cette solution leur permet de synchroniser document Word et feuilles Excel avec leur iPhone, ou leur l'iPad perso, qu'ils consultent dans les transports ou dans leur canapé le soir. Inversement, elle leur permet de synchroniser automatiquement les photos prises par leurs enfants le week-end, vers leur ordinateur portable pro.

L'essor rapide de cette technologie pose donc, là aussi, le débat sur l' « usabilité » (comme l'iPhone ou l'iPad). En résumé : un outil ou une technologie « apportant de suite un confort visible, répondant à un besoin fonctionnel simple et attendu »... à toujours raison.
La DSI ne doit alors pas la combattre, mais doit : soit lui offrir rapidement une place, soit proposer rapidement (si elle le peut) une solution équivalente, comme par exemple des espaces SharePoint extranet créés en express, à la demande.

Si elle ne peut pas ou ne l'anticipe pas de suite, la DSI ne pourra que constater les dégâts dans les prochains mois : documents stratégiques et confidentiels partagés via le Web, dupliqués sur un ensemble d'appareils persos non sécurisés, des partages appuyés sur des règles de sécurité les plus basses. Des « ACLs » définies par et entre N individus, non répertoriées, non maitrisées, etc...

Ce n'est que le début de ces nouveaux et attractifs outils « Cloud » qui apportent des nouveautés fonctionnelles, activables de suite par l'utilisateur....  Avec eux, la qualification d'intégration et la validation du déploiement semblent ne plus être des contraintes.

vendredi 18 mars 2011

L'illusoire croyance dans la fin du mail, comme dans la fin de l'histoire


Il y a un mois, Thierry BRETON (PDG d'Atos) a créé le buzz en annonçant la fin de l'utilisation du mail d'ici 3 ans. Le mail serait remplacé dans l'entreprise par les nouveaux outils de collaboration et autres réseaux sociaux.

Le propos a été repris par beaucoup sous le thème « Le mail est-il mort ? », me rappellant la théorie de "la fin de l'histoire", réactualisée par F. Fukuyama.

Je pense que l'on mélange ici plusieurs points, qui furent parfaitement analysé il y a 15 ans lors de l'essor du groupware et des outils collaboratifs en entreprise (Lotus Notes, en particulier).

Le partage et la collaboration se scindent en plusieurs catégories :
D'abord dans une première dimension utilisateur : de 1 utilisateur vers 1 autre (mail), de 1 utilisateur vers N autres (forum, bibliothèques), de N utilisateurs vers N autres (communautés).
Ensuite dans une deuxième dimension fonctionnelle, fixant l'aspect dynamique de l'information. Celle-ci peut être statique (news, info), légèrement dynamique (document à créer en groupe), fortement dynamique (dossier d'info composite à construire).

L'information collaborative à haute dimension utilisateur et fonctionnelle est celle que l'entreprise se doit de capitaliser en terme d'acquisition, puis de capitalisation du savoir (avec les processus, les droits, les rôles qui vont avec). L'autre, à laquelle appartient le mail, relève d'un autre usage historique, plutôt personnel.

Je souligne que nous ne devons pas oublier ces « fondamentaux » de la collaboration en entreprise sous prétexte que de nouveaux outils Web 2.0 de la génération Facebook se diffusent. Et cela même si de nouveaux outils sont venus étendre le panel depuis l'ère groupware : chat, tweet, wiki, blog, partage communautaire, etc...

Bien sur, sans autre outil collaboratif « avancé », basé sur des communauté définies, le mail vient combler le trou des besoins fonctionnels « plus riches ».
Il est donc aujourd'hui employé bien à tort pour débattre, échanger, commenter, répondre à tous, rajouter d'autre destinataires en copie, …en multipliant les pièces jointes.

Mais ceci n'est pas son usage original.
Un outil comme Lotus Notes l'avait déjà bien repositionné sur son pré-carré, à savoir la collaboration informative (invitation, requête, demande, ordre, retour d'avis, …) de personne à personne.
Bref, la place exacte occupée par le courrier (postal) dans la vie courante.

Soyons par ailleurs réalistes !

Le mail est la métaphore informatique du « message » émis sur papier, parchemin et bien avant sur payrus. Cette métaphore existe depuis plusieurs milliers d'années, l'e-mail lui-même à déjà 40 ans.

Nous n'allons pas, dans le monde des entreprises,  s'envoyer des SMS comme les ados. Nous n'allons pas, non plus, poster systématiquement tous nos propos dans des "communautés" lorsque l'on souhaite écrire un simple courrier personnel à un contact (collègue, client, partenaire) pour lui formuler une remarque, un ordre ou une requête. Tout simplement parce que les communautés et réseaux ne sont pas structurées pour tous  nos besoins et n'ont pas d'utilité évidente.

Bref, ce débat sur la disparition du mail me semble oublier le besoin et l'usage original du mail, et apparaît surtout aveuglé par la modernité.

Il me rappelle les « penseurs » des années 70 qui prédisaient la fin proche de la cuisine, des couverts et assiettes vers l'an 2000. Car pour eux, au 21è siècle, la technologie offrirait enfin, sous forme de pilules, les protéines chimiques nécessaires à notre organisme au quotidien.
Mais rassurons-nous l'homme moderne se régalera longtemps de brochettes de viandes aux légumes préhistoriques, servis dans un assiette en terre cuite.

Je prédis donc pour ma part que l'e-mail vivra encore longtemps. Il survivra même au PC qui aura disparu, remplacé par des tablettes « multi-touch », connectées au Cloud en haut-débit sans-fil.
Pourquoi ? Tout simplement parce que ces dernières, elles, s'utilisent exactement comme l'ardoise sumérienne ou la tablette égyptienne d'il y a 4000 ans : simplement, partout, facilement.

mardi 15 mars 2011

Les trois grands défis distincts de Microsoft face au séisme du Cloud.


Microsoft doit son nom à « micro / soft », « logiciel(s) pour micro-ordinateur(s) » et Windows doit son nom au multi-fenêtrage, contrôlé à la souris.
Or ces micro-ordinateurs avec fenêtres et souris voient actuellement leur monde vaciller avec l'avènement de la nouvelle ère internet 2.0 qui fait la part belle au cloud, aux applications de « social computing », aux connexions haut-débit sans fil et aux tablettes.

L'offre de l'éditeur de Redmond ne pourra donc faire qu'évoluer drastiquement dans les prochaines années. Car cette ère 2.0 vient modifier les fondamentaux de la "micro informatique", à savoir le PC lui-même, issu d'une idée : disposer d'un ordinateur personnel pour réaliser des traitements locaux avec des logiciels locaux.

Ces dernières années, Steve Ballmer a bataillé ferme pour tenir la position de leader de la firme.
Ses possibles successeurs en feront-ils autant ? Les réponses sont distinctes pour chaque grand segment adressé par Microsoft.

Quels sont-ils ?
Indépendamment des domaines « hors informatique d’entreprise » que sont les jeux (avec la X-Box) et la téléphonie (avec les smartphones Windows Phone), l'offre professionnelle de Microsoft se divise en 3 grands domaines, assez scindés au final. Ils sont comme des plaques tectoniques qui dérivent lentement côte à côte et qui génèrent de temps à autre quelques séismes près des failles et des zones de frottement.

Les 3 grands « continents » de Microsoft sont :
  1. Les logiciels pour le développement d'applications
  2. Les outils de productivité personnelle autour du poste de travail
  3. Les logiciels pour serveurs d'infrastructure

1. Les logiciels pour le développement d'applications

Suite au succès des Basic, Visual Basic, Visual Studio et le langage .NET se sont imposés. Aujourd'hui, avec le Framework .NET, les services Web XML, le Visual Web Developer le langage initialement « micro » s'est orienté Web.
La concurrence avec le monde libre et le monde Web d'IBM a bien été « tenue ».

Mais le défi de Microsoft va être désormais de pousser les entreprise à développer des applications qui pourront rapidement évoluer vers un modèle « ASP / Cloud » et ce, sous l'environnement Windows Azure, souvent greffé à SQL Azure (se voulant le nouveau standard de la base de donnée hostée).
Certes, les datacenters apportent clairement beaucoup aux développeurs en termes de plates-formes de test, de puissance de calcul, etc... ainsi qu'aux entreprises en terme de calcul, de disponibilité, etc… mais l'évolution sera néanmoins une révolution pour les développeurs.

A l'autre bout de la chaine du « frontal web new style », il y a Silverlight l'alternative de Microsoft à Flash d'Adobe, qui a toujours bien du mal à percer. La sortie d'HTML5 assombri même son avenir. Les smartphones sous Windows Phone 7 et d’ hypothétiques tablettes sous Windows 8, plus un essor de fonctions 3D, pourront lui donner une dernière chance.

Microsoft ne peut se permettre de dévisser de sa position de leader des outils de développement de « présentation » pour le frontal client d’entreprise, car un rôle de fournisseur des seules solutions back-office est moins visible (surtout à l’heure ou les clients « PC Windows » commenceraient à régresser vers de nouveaux types de clients aux nouveaux usages).


2. Les outils de productivité personnelle autour du poste de travail

Le poste de travail équipé de Windows et d'Office (intégré OEM ou sous contrat volume pour les entreprises) est LE standard depuis 15 ans.

Ce couple « uni pour la vie » est encore la principale source de revenus de Microsoft.

Une « cash-machine » qui devra cependant vite se évoluer car l'offre Cloud, les outils Web 2.0 et les tablettes arrivant plus nombreux chaque mois ne donne guère d’avenir à ce modèle, mais bien au contraire tend à le combattre farouchement.

Le couple « semi-hosté »Windows 8 et Office 365 viendra vite proposer une évolution (dans la continuité) en ce sens, mais la migration du parc mondial de PC va-t-elle s’opérer ?

Plusieurs facteurs faciliteront une migration « chez le même éditeur » (ou la stagnation) pendant encore des années car les alternatives vers la concurrence resteront hasardeuses :
  • les modèles de licences déjà acquises favoriseront l'évolution
  • la base installée « captive » de PC fera que les utilisateurs penseront d'abord évoluer (à service rendu équivalent) vers les versions suivantes des deux logiciels phares (dans leur version hostée ou non), et non vers un « Web PC » sous ChromeOS de Google ou autre WebOS d'HP.
  • le grand parc d'applications d'entreprise actuelles exigera encore longtemps de garder un pied sur l'OS local, car celles-ci sont liées aux technologies qui les ont vus naître (même si la virtualisation décolle un peu ce pied du rocher)
  • les habitudes acquises pour longtemps. Quoique ce n’est pas si simple. On l'a vu avec l'adoption parfois difficile du ruban différenciant Office d'OpenOffice. Et inversement, l'adoption parfois très rapide de nouveaux usages comme l'iPhone ou iPad, conçus nativement pour consommer des services Web.
Car en effet, une révolution du poste de travail s'annonce bien.
Pour la génération iPhone, l'écran multi-touch et les applications cloudifiées sont devenues la norme. Bientôt la tablette sera le client naturel, et le « service rendu à l'utilisateur » pourrait être totalement revu (cf : l'explosion de l'iPad et son changement de paradigme : masquer totalement l'informatique / consommer avant tout du Web).

Microsoft doit donc aussi s'engager sur le marché des tablettes, mais avec quel OS ? : un nouveau système « simple, innovant et rapide » (avec de nouvelles applications et des anciennes virtualisées), partagé avec les Smartphones et tablettes... ou un « modéré » plus lourd, restant compatible avec 15 ans de Windows ?

La firme tentera surement un compromis, mais celui-ci sera-t-il gagnant face aux « web pure players » partant de zéro ?
La discrète, récente et symbolique bataille perdue d'Internet Explorer face à de « petits » concurrents comme FireFox démontre que le monde du Web, à la différence de celui de la bureautique, est un univers bien plus concurrentiel.

Il faudra que Microsoft œuvre aussi pour garder ses constructeurs "alliés historiques" si le marché change rapidement vers de nouveaux terminaux Web. Le CEO de HP vient de déclarer que chaque PC de la firme pourrait désormais être proposé sous Windows ou une alternative WebOS. 

Enfin, les succès d'outils de développement Microsoft innovant sur le Web 2.0 sera le meilleur appui à l'évolution du monde du poste de travail “évoluant”, quel qu'il soit.


3. Les logiciels pour serveurs d'infrastructure

Là, pas de débat, la concurrence a été anéantie depuis l'arrivée de Windows NT il y a 15 ans, même les multiples Unix furent mis dans les cordes.

Aujourd'hui, Active Directory, Exchange, TSE/RDS, SQL Server, SharePoint, SCCM, ... règnent en maîtres.

A l'exception d'Oracle, leurs alternatives (comme des DB2, Notes Domino, LanDesk, Citrix, …) tentent de survivre, ou n’ont pas survécus comme Novell.
Ce succès est du au fait que disposer de logiciels d'infrastructures simples, ergonomiques, cohérents, bien intégrés et avec une pérennité claire est primordial pour les entreprises.

Seule l'ère de la virtualisation dominée par VMware est venue un peu troubler cet ordre établi, mais avec un grand contrôle de Microsoft.

Aujourd'hui pour l’éditeur : ce « continent » dispose d’un ciel quasi sans nuages.

Mais que peut venir chambouler le Cloud dans cette quiétude ?
L'évolution Cloud va venir forcément « impacter » les services d'annuaire, de partage de fichier, de gestion base de donnée, de messagerie, … en les migrant vers des environnements hostés, là où le choix des offres pourra être bientôt bien plus « ouvert » et concurrentiel.

Microsoft va donc rapidement faire la promotion de ses services d’infrastructure à succès vers leur équivalent Cloud, mais leur avenir sera alors fortement lié à l'avenir du monde bureautique « PC Windows / Office » qui leur serait lié (d'où l'intégration grandissantes de fonctions d'infrastructures serveur dans Windows 7 comme l'accès sécurisé, le monitoring ou la virtualisation).

Plus ce couple du poste de travail sera « touché » par la révolution Cloud en terme de part de marché.... plus les logiciels d'infrastructures en paieront le prix. En revanche, si Microsoft gagne son évolution vers des produits et logiciels clients modernisés, plus l'avenir des logiciels d'infrastructure (et développement) sera encore assuré pour de nombreuses années.

Autant dire que l'évolution du poste client Microsoft et son impact, notamment face à la vague des tablettes, seront décisives pour l'éditeur dans les deux prochaines années.

vendredi 4 mars 2011

Pourquoi l’iPad va creuser le trou dans le monde des tablettes… mais aussi dans le monde PC.


Les tablettes arrivent, donc, comme prévu : plus d’1 million d’exemplaires vendus sont prévus dans l’hexagone en 2011.
Dans l’offre actuelle, l’iPad apporte une ergonomie, une simplicité, un rendu sans équivalent.
C’était vrai en version 1, ca le sera encore plus en version 2.
Il est imité, mais la concurrence se fourvoie en loupant souvent la cible.

J’ai récemment testé quelques tablettes sous Android (à bas cout).
A mes yeux, elles souffrent de deux tares montrant qu’elles ont parfois oublié leur « raison d’être » de tablette.
-        L'expérience immédiate : les tablettes « chinoise » low-cost ont souvent un retard de réaction lors que l’on utilise l’écran tactile. Ce retour apparaît être pire pour l’utilisateur qu’un PC qui rame : on touche partout avec les doigts et les actions se déclenchent sur le point précédent, avec un temps de retard. Ou bien des fenêtres arrivent laborieusement après l'appui d'une touche (pour ne pas dire un clic). C'est un cauchemar : une sorte de croisement entre un mauvais smartphone (d’ailleurs avec les icônes de celui-ci) et un PC poussif, sous taillé en CPU / Ram.
-         Simplicité : D’autres tablettes proposent, quant à elles, plein d’artifices et de ports modernes. Dernier puissant chipset video, lecteur de carte SD, port HDMI, port vidéo, port USB, etc… du coup, le vendeur ne sait plus quel bouton employer pour allumer la bête ! Une fois allumé, la reconnaissance des multiples ports et drivers semble également nuire à la réactivité utilisateur. Et je ne parle pas des claviers sur écran, inemployables avec leur ergonomie douteuse.

Bref, on critique l’iPad, car il ne saurait pas gérer de multitâches ou encore de multiples ports. Mais ce n’est pas une régression ! C'est d'abord un respect de l’expérience simple et rapide pour l’utilisateur, une priorité qui reste l’essentiel et devrait primer sur tout le reste.
La tablette semblant concurrencer l’iPad est le Samsung Galaxy-Tab… mais elle n’est proposé qu’avec abonnement 3G, et non en simple accès Wi-Fi.
Je pense pour ma part qu’une bonne part des « clients » potentiels de tablettes disposent déjà d'un smartphone 3G et n’ont pas forcément besoin d’une tablette avec accès 3G, car ils souhaitent tout simplement l’employer chez eux, en famille, dans leur canapé le soir (et ont peur de se la faire voler dans les transports).

Question tarif, grande révolution aussi depuis 2 jours : l’ipad 2 sort… et l’ipad 1 va se retrouver bradé à 390€ en entrée de gamme !. La concurrence d'Apple va alors forcément souffrir car, l'iPad sort vraiment du lot de par sa qualité de finition et surtout son ergonomie bien pensée, tant en version 1 comme en version 2.

Cette échappée sera d’autant favorisée que Microsoft ne va rien sortir sur le marché des tablettes avant 2012 (dixit Businessweek).

Concernant l'expérience utilisateur, quelque vécu : ma belle mère retraitée :-) souhaitait découvrir cet hiver les joies d’Internet. 
Elle s’est équipée d’un iPad et aborde aujourd'hui le monde de « l’informatique connectée au web » sans JAMAIS avoir connu ce qu’a été, est, ou sera le monde de l'informatique Windows (boot, lancement, multi-tâches complexe, correctifs, fenêtres, paramétrages, etc…)
Pas de pièce mobile, pas de bruit.

Sur l'iPad, tout est simple comme sur sa TV. On allume, on consulte, on « consomme », du Google, du Wikipedia, des sites de chaines TV, de presse, son e-mail, etc…
De plus, les formidables petits outils que sont Pages (traitement de texte) et Numbers (tableur) couvrent tous les besoin de bureautique familiale.
L’impression sans fil grâce à Air Print est « magique » : on imprime ce que l’on voit sans aucune connexion filaire, avec un simple clic sur "imprimer". Pas de boite de dialogue pour sélectionner une (la seule) imprimante et ses 25 paramètres possibles à régler. L'apprentissage est "naturel".

En d’autres termes, avec de tels atouts de simplicité en accès web aisé, les tablettes "bien faites" (sur le modèle de l'iPad) vont très prochainement empiéter sur l’informatique domestique.
D’abord sur le marché des notebook, puis celui des portables, puis les PC…. Cela me parait indéniable.

Ou alors il faudrait que les PC (Windows) renouent réellement avec l’expérience utilisateur « simple et immédiate », notamment lors de la sortie de Windows 8, mais le dilemme sera alors forcément de ne pas se « couper » de l’historique applicatif.
La généralisation du contenu web / cloud rebattra donc les cartes, forcément.

Nombre total de pages vues