jeudi 29 décembre 2011

Le Rennais Yves-François Dehéry, l’un des 4 pères fondateurs du MP3


Fin des années 80, j’ai œuvré chez Thomson R&D à Cesson Sévigné, près de Rennes. Au début des années 90 je me suis souvent rendu au CCETT juste en face. 

Le CCETT était le centre commun d’étude de télévision et télécommunication, rassemblant des compétences de France Telecom et Télédiffusion de France. Le CCETT est depuis devenu un centre de recherche FT R&D.

Le CCETT rassemblait les ingénieurs qui avaient inventés le minitel, les réseaux numériques (Transpac, Numeris). A cette époque, ils abordaient alors la télédiffusion et la télévision numérique.

Dans le cadre de ces derniers travaux, des ingénieurs étaient chargés d’étudier les nouvelles normes de compression de données, parmi eux : Yves-François Dehéry.

Cet ingénieur issu de Sup Telecom avait travaillé sur les téléphones mobiles chez FT, et œuvrait désormais dans le cadre des nouveaux standards prévus pour la télédiffusion de sons numériques visant à remplacer la FM.

Deux standards de compression s’affrontaient : l’ASPEC, développé par Thomson et l’institut de recherche Allemand Fraunhofer et Musicam, développé par le CCETT et l’IRT (Institut für Rundfunktechnik) de Munich.

Des travaux communs furent lancés dans un cadre Européen afin d’établir une norme ISO unique pour les formats de compression.

Un groupe de travail fut constitué autour de 4 meilleurs experts des organismes mentionnés ci-dessus. Le nom du groupe fut le « Moving Picture Expert Group 1 – Audio Layer 3 ». Le résultat de leurs travaux fut la définition du format connu plus tard comme MPEG 1 L III, puis MP3.

Les deux équipes ASPEC et Musicam fusionnèrent leurs expériences au sein du groupe. Ils tombèrent vite d’accord pour employer les meilleurs algorithmes des deux systèmes, notamment l’encodage entropique, la stéréo, ...

Les algorithmes MP3 développés sur fonds Européens et finalisés en 1992 furent ensuite publiés en 1993. Ils furent ensuite récupérés et optimisés dans les universités américaines, puis se répandirent rapidement dans l’industrie.

L’un des 4 représentants du groupe d’expert était donc Yves-François Dehéry du CCETT. Il est aujourd’hui devenu responsable du Licensing de la Propriété Industrielle pour TDF (TDF touchant de juteuses royalties sur le MP3).

Quand je passe aujourd’hui près de chez lui à Cesson Sévigné, près de Rennes, je ne peux m’empêcher de penser que Yves-François Dehéry, lui, ne fait pas qu’utiliser les lecteurs MP3, les iPod, les iTunes, télécharger des musiques MP3 ou consulter des sites comme Deezer... Lui, a conçu le MP3.

Il restera donc l’un des 4 pères fondateurs du MP3, le format qui depuis 15 ans a inondé l’ensemble de la musique planétaire (écouté même en orbite). Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité…

mercredi 28 décembre 2011

Skype, première activation de la couteuse arme de guerre de Microsoft

On s’en souvient à peine, mais au printemps dernier Microsoft a racheté Skype pour la somme mirobolante de 8,5 milliards de dollars.

En s’emparant du leader de la VoIP aux 700 millions d’inscrits, 150 millions d’utilisateurs actifs et 10 millions d’utilisateurs payants, Microsoft avait alors coupé l’herbe sous le pied à Google, Facebook et même Cisco.

Depuis, le silence est retombé… 

Mais ne nous y trompons pas, l’intégration du précieux outil est à l’œuvre chez Microsoft tant au niveau technique que marketing. Microsoft sortira son arme de guerre au moment opportun. 

Skype sera à terme couplé avec Windows 8, OutLook, Exchange, Lync. Il le sera bien sur avec Windows Phone mais aussi la X-Box.

Microsoft proposera des intégrations de Skype à Citrix ou Facebook dans une approche « Tous les ennemis de notre ennemi (Google) sont nos amis ».

Un premier coup de semonce de cette arme de guerre a été donné les jours derniers : Skype a été proposé gratuitement en accès wifi aux milliers de voyageurs des 50 plus grands aéroports Américains, en transit pour les fêtes de fin d’année.

L’accès wifi  a été offert pour tout PC, tablette ou smartphone sous Windows, MacOS ou iOS… en ignorant superbement tous les terminaux smartphones et tablettes sous Androïd de Google.

C’est la première réponse du berger à la bergère car Google avait lancé une offre similaire d'accès wifi gratuit sous navigateur Chrome, il y a un an. 

Seulement voilà, depuis un an, l’usage de Skype s’est encore élargi, le parc de terminaux Androïd a explosé, notamment pour les populations mobiles des aéroports…. Et ce premier coup de semonce de Microsoft contre Google fait bien plus mal.

A l'avenir, gageons que Microsoft réemploiera rapidement Skype pour porter de puissants coups à Google sur le poste client modernisé et communiquant.

mardi 27 décembre 2011

Microsoft pourrait-il abandonner le nom Windows et opter pour une gamme « X » ?



Les systèmes d’exploitation de Microsoft (Windows 8 sur PC et tablettes, Windows Phone et X-Box) se rapprochent de plus en plus.

L’éditeur a compris qu’il devait très rapidement unifier les contenus, notamment via un Market Store unique. 

Les identités des utilisateurs et clients seront partagées, les achats aussi, les applications et leur données… « faut voir ».

Une démarche cohérente que tente également Sony avec son PlayStation Network disponible sur PS3, PS Vita, sur tablettes Sony sous Android…. Et bientôt les TVs Sony ?

Mais allons plus loin… Microsoft ne devrait-il pas tenter carrément de changer de nom aussi pour ses systèmes d'exploitation ?

En effet, avec l’avènement des « tuiles » de Windows Phone reprises bientôt dans Windows 8… que deviendront les fenêtres (Windows) ? Parlera-t-on encore de fenêtres dans 2, 5 ou 10 ans ? En parle-ton encore aujourd'hui sous iOS, sous Android  ?

Le mot même de fenêtre fait déjà has-been... les applications phares que sont des Twitter, Facebook, Amazon, YouTube, etc… n’ont plus de lien direct avec la notion de fenêtre.

Quel nom Microsoft pourrait-il retenir ? Tout simplement un nom déjà présent à son catalogue, qui est encore synonyme de modernité et de succès....le « X » de X-Box.

Oui, le fameux « X » de X-Mens, de X-Files, de X-Ray, de X-Factor, etc… la lettre de l’innovation et du mystère.

Comme le souligne Larry Dignan dans l’article “Windows Phone handwringing: 'Best' product doesn't (won't) win”, les nouveaux Windows Phone auraient pu être nommés X-Phone. Ils auraient pu alors rencontrer plus de succès auprès de jeunes recherchant la nouveauté, la modernité, ... tout le contraire de la notion de Windows, rattaché au PC de « papa ».

Peut-être est-il encore temps pour ce un sursaut marketing, lequel n'est certes pas simple car il faut lâcher la proie pour l’ombre…. Lâcher une notoriété mondiale acquise auprès des entreprises pour un saut vers l’inconnu…. Fut-il un simple nom de marque.

mardi 20 décembre 2011

Mes conférences avec Bill GATES, il y a 10 ans

La rumeur a évoqué, la semaine dernière, un possible retour de Bill GATES aux affaires, à la tête de Microsoft. 

Personnellement, je pense qu'il manque aujourd'hui à la tête de la firme un homme jeune, dynamique, innovant et moderne. « En son temps », Bill GATES fut l'un de ceux là, mais c'était il y a plus de 20 ans.Aujourd'hui, il n'est plus le bon choix... d'ailleurs, il a décliné la proposition.

Depuis 2008, il se consacre aujourd'hui totalement à sa fondation humanitaire, et à la gestion de ses 56 milliards de dollars. Il pourrait rassurer les marchés, mais semble coupé de la jeune génération.

Par ailleurs, l'homme a de longue date quelques difficultés à passionner les foules en exprimant une vision et de nouveaux concepts. Il est en ce sens aux antipodes d'un Steve JOBS... et même d'un Steve BALLMER, son successeur à la tête de Microsoft, un véritable taureau sur scène, qui vulgarise les technologies en stupéfiant le public avec son tonitruant discours de bateleur de foire... un discours qui au moins laisse des traces et fait passer des messages.

J'ai eu l'occasion d'assister à trois conférences de Bill GATES au tournant des années 2000 (1 en France, 2 aux USA). Je dois dire que je n'ai retenu que de longs discours monocordes et soporifiques.

Deux petites anecdotes humoristiques reviennent à moi :
  • à Los-Angeles, en 2000, à l'issue de son discours sur .Net. Bill GATES s'adresse au public pour répondre aux questions. Un développeur Américain pose une question, Bill part à répondre d'une longue phrase, mais en s'éloignant du sujet. Le développeur se relève alors au milieu de la salle et coupe Bill GATES pour mieux préciser son point de vue et sa question... puis s'interrompt dans sa phrase. Il se retourne lentement face aux 5000 personnes du public (son image est projetée sur 3 grands écrans géants)... silence dans l'assemblée, mais que va-t-il dire ? Et là, notre homme sort, hilare : « Hey les gars, je viens de couper la parole à Bill GATES, quand même ! » (tonnerre d'applaudissements), sur scène Bill patiente, un peu géné. Le rôle de star lui fut volé par ce développeur anonyme.

  • à Paris, en 2001, se joue la Developers Conference organisée au Palais des Congrès à l'occasion (encore) de la sortie de .Net et Visual Studio « nouvelle génération ». Le programme de la journée est dense, une conférence de Bill GATES est prévue en fin de journée vers 17h00 (pour faire rester le public toute la journée). Mais ce ne fut pas une bonne idée.... une conférence « nationale », sur une seule journée, avec des développeurs de province levés à 5h00... fait que tout le monde part prendre sa veste au vestiaire, son métro puis son train du soir, même pendant un discours de Bill.
    Le speech a donc commencé, mais au bout de 30mn, devant le discours monocorde et l'heure avançant... un strapontin de l'amphi claque, puis 5, puis 20, puis 100, puis 200, etc...…. tous les rangs du fond se vident en quelques minutes, les uns profitant de l'occasion des autres. Bill GATES à son pupitre interrompt à chaque fois sa phrase, se demandant ce qui se passe avec ce brouhaha des derniers rangs.
  • Or, il ne s'agissait ici simplement de deux choses : 1/ de l'esprit « pratique et casanier  » des Français levés tôt, peu communs aux USA et 2/ de la lassitude de jeunes développeurs qui, déjà il y a 10 ans, n'étaient pas transportés par le charisme de l'homme.

    Espérons que pour les années à venir, Microsoft puisse se renouveler et trouver un CEO moderne et charismatique.



jeudi 15 décembre 2011

Samsung détrone l'iPhone en France


Ca y est, suite à sa percé depuis la rentrée, le Coréen Samsung détrone l'iPhone en France à l'approche des fêtes.

Cette victoire de la gamme Galaxy a été aidée par le buzz autour de la sortie du Galaxy Nexus, l' « iPhone 4S killer » aux formes courbées fonctionnant sous Android 4 « Ice Cream Sandwich ».

Les smartphones Samsung Galaxy se sont vendus à 300 millions d'exemplaires dans le monde ces 11 derniers mois (280 millions en 2010), dont récemment 10 millions du dernier Galaxy SII (ci-dessus) dont 1 million en France

Sur le marché national, depuis 1 an, l'iPhone stagne à 22% de parts de marché, alors que Samsung bondit quant à lui de 16 à 45% de parts de marché.

Noter que les sites de benchmarks confirment les performances des appareils Samsung.dont notamment le Nexus qui surclasse l'iPhone 4S sur la majorité des points.

Tout cela confirme donc bien le statut de leader du Coréen sur le marché des smartphones, il peut donc potentiellement espérer le devenir demain sur les tablettes, puis, pourquoi pas, des nouveaux terminaux d'accès au Cloud.

Plus les mois passent, plus la bataille de Microsoft s'annonce rude pour déboulonner les acteurs en place.



mardi 13 décembre 2011

Tablettes iPad et Samsung Android, quelles différences à l'usage

J'ai utilisé de manière intensive les deux tablettes iPad et Samsung Androïd au cours des mois passés, voici donc un petit retour sur l'usage quotidien des deux appareils.

Au delà des gadgets que sont les appareils photos, GPS, extensions de carte USB, ports, … j'ai ici analysé l'usage que l'on fait des systèmes, de l'ergonomie des OS, bref : l'expérience utilisateur.

Pour le look, le confort, l'intuitivité, il n'y a pas photo, l'iPad n'a pas d'équivalent. Il peut vraiment être employé de 7 à 77 ans. Les actions et les fonctions réagissent comme on l'entend, et immédiatement. L'Application Store est clair, riche et bien fourni. Toutes les applications utiles sont disponibles : jeux, loisirs, presse, finance, bureautique, ...

Alors, quels seraient les atouts d'un système Androïd ? Ne fait-il que copier (mal) les fonctions d'un iPad ? 

Mais pourquoi un tel succès, au delà du nombre d'acteurs proposant des tablettes sous cet OS ?

Voici donc mon retour suite à l'usage d'une tablette Samsung sous Android.

Pour la fluidité des actions, cela fonctionne bien sous une bonne tablette (Samsung) équipée de processeur et chipset vidéo corrects (moins bien, forcément, sur une entrée de gamme).

Certes, l'interface, les applications sont moins finies, moins stylées, … une version Androïd est soit équivalente, soit moins bien sur iPad.... elle est très, très rarement mieux faite. Ou alors c'est une application exclusive de Google.

Sous Androïd, ce qui surprend, c'est surtout l'aspect multitâches. On peut lancer plusieurs applications en même temps. C'est intéressant pour télécharger plusieurs applications tout en faisant autre chose. Mais ensuite, il faut pouvoir s'en souvenir, basculer de l'une à l'autre, reprendre ou arrêter l'une d'elles. Et là, on accède à des notions de processus en tâche de fond, que l'on doit retrouver et tuer car certains prennent du processeur sans action visible. C'est un aspect système caché, donc ce n'est pas naturel et intuitif, notamment pour les enfants ou les plus âgés. Surtout quand ces applications en tâches de fond émettent des avertissements sonores, le chemin pour les retrouver et les arrêter n'est pas évident.

Notons également qu'une application qui plante sous iOS le fait discrètement, proprement, sans bruit. Sous Android, le message d'erreur est plus cabalistique "à la Windows", avec possibilité de transférer les infos du plantage vers l'éditeur.

Forcément, sur une tablette, on utilise vite l'Application Store, sous Androïd, c'est l'Androïd Market.

Et là, je dois dire que j'ai été surpris... celui d'Androïd est plus « efficace » que celui d'Apple.

Au lieu d'accéder à une application, puis voir sa fiche, puis voir les avis, puis la télécharger.... Sous Androïd, on accède (plus rapidement) à la liste des applications recherchées. En cliquant sur une application, on accède à UNE fiche regroupant le titre de l'application, des copies d'écran, son résumé, sa notre (avec panel d'avis, comme les films sur Allociné) et les avis en bas.

Ajouté au fait que l'on peut lancer plusieurs actions, Android est donc plus rapide pour trouver et charger du contenu. La rubrique « promo » ou la « rubrique » l'avis de l'équipe permettent aussi de voir les sélections du moment. Le téléchargement et l'installation eux-mêmes semblent plus rapides.

En revanche, la visualisation des mises à jour à effectuer est ensuite moins visible.

Autre bémol connu, Steve Jobs avait longtemps bataillé pour éviter les applications scabreuses, pour les plus jeunes populations. Sous l'Androïd market cette limitation n'existe pas, attention aux plus jeunes qui voient une application enfantine côtoyer une application coquine.

Voilà. Ces quelques éléments de ressenti sur l'usage des deux types de tablettes est surement personnel, d'autres feront un constat différent.

Enfin bien sur, pour l'achat et l'équipement de tablettes, d'autres facteurs que l'usage entrent en jeu : comme les extensions et options matérielles et surtout le prix.

jeudi 8 décembre 2011

SAMSUNG contre APPLE, le combat de Titans


Ces dernières années Apple caracole toujours en tête des ventes de smartphones, puis de celles de tablettes. Personne ne semble pouvoir contrer la firme à la pomme. Des grands constructeurs abandonnent la lutte des tablettes face à l'iPad comme HP et sa TouchPad, DELL et sa Streak, Sharp et sa Galapagos. Même le challenger HTC n'obtient plus que des miettes sur les smartphone et chute de 30%.

Mais dans tout combat de Titans, un adversaire à sa taille émerge toujours : Joker face à Batman, Dark Vador face à Luke, Voldemort face à Harry Potter, Megatron face à Optimus Prime, Karpov face à Kaspararov, Charles Bronson face à Henri Fonda, etc….

Apple a trouvé dans le Coréen Samsung un adversaire à sa taille. Un adversaire qui vient (c'est une première) de gagner le dernier comparatif des tablettes pour Noël de 50 millions de consommateurs avec une note de 16/20 attribuée au dernier Galaxy Tab, contre 15/20 pour le (parfait) iPad 2.

Les deux ennemis ferraillent dans une guerre mondiale des brevets, pays par pays. Dans cette bataille Apple tente de bloquer ou freiner les sorties de smartphone et tablettes Galaxy, Samsung tente de bloquer les sorties de nouveaux iPhone / iPad. Tous les coups sont permis, même les plus absurdes comme Apple qui se déclare inventeur des produits «rectangulaires aux coins uniformément arrondis  » (nos ardoises de grand-mère l'étaient déjà, pourtant).

Par ailleurs, comme tout combat de géant, pendant la guerre, le business commun existe et continue. 
Les produits Apple ont intégré pour 8 milliards de $ de composants Samsung l'année passée. Apple a vendu 25 millions d'iPod, iPhone, iPad utilisant des technologies Samsung.

Les deux géants se retrouvent aujourd'hui au coude à coude sur les smartphones, aux US Apple iPhone 19% du marché, Samsung : 13%.

Et bien sur, comme tout super-vilain Samsung s'est allié à l'ennemi juré d'Apple : Google, qui « motorise » les appareils Samsung avec Android.
Un Google qui fait du Coréen son bras « hardware » armé face à la guerre contre Apple. Un Google ayant de plus acquis les 17 000 brevets de Motorola pour 12,5 milliards de $.

Bref, Apple et Google : deux entreprises américaines de San Fransisco, dont les sièges sont distants de 10Kms et ¼ d'heure, qui se livrent un combat mondial via le géant Coréen interposé.

Fin 2012, Microsoft renforcé des brevets de Nokia et armé de ses Windows Phone + Windows 8 Métro (PC et tablettes) tentera de rentrer lui aussi dans ce combat de Titans, mais il aura alors les deux acteurs leaders « hardware » des smartphones et tablettes contre-lui, plus bien sur Google en prime.

Cela s'avère déjà rude.

mardi 6 décembre 2011

Les PC de la dernière chance : les Ultrabooks


Intel est ses constructeurs affiliés tentent un dernier plan pour booster les ventes de PC face au tsunami des tablettes, ce plan se base sur un nouveau concept : les Ultrabooks.

Il est d’autant plus urgent de lancer ce plan que les ventes de netbooks s’effondrent, que celles des portables baissent et qu’arrivent bientôt de nouveaux portables « low-costs » sous processeurs ARM, non Intel.

Tous les constructeurs ont suivi Intel dans le plan « Ultrabook », avec quelques aides à la clé. Des modèles d’ultrabook sortent chez HP, Lenovo, Acer, Asus, Toshiba, Samsung, bientôt Dell.

Ces ultrabook partagent tous certaines caractéristiques, celles qui ont fait le succès du Mac Book Air :
  • Design ultrafin : 18 à 21mm (contre 20 à 30mm pour un portable classique)
  • Légèreté : 1 à 1,5 Kg (contre 2 Kg pour un portable classique)
  • Plus de disque dur ou de DVD-Rom, mais un disque SSD (un composant mémoire) silencieux
  • Démarrage et sortie de veille très rapides : 2 secondes
  • Processeurs Core de 2ème génération et 3ème avec le fameux Ivy, consommant jusqu’à 40% de moins, plus de ventilateur bruyant
  • Grande autonomie sur batterie, de 5 à 8 heures en marche, 30 jours en veille
  • Sécurisation par mot de passe avec condamnation distante en 3G (comme les smartphones)

Bref, tous ces atouts ont pour but de contrer les tablettes sur la simplicité, la légèreté, l’usage rapide. D'après certains, les ultrabooks pourraient représenter 45% du marché PC dans 4 ans, contre 2% cette année, 13% dans 1 an, 28% dans 2 ans. Idéalement, Intel espère basculer 40% des portables actuels vers des ultrabooks en 1 an seulement, c'est dire la vague attendue.

L’idée « pompée » sur le succès d'Apple avec le Mac Book Air (présenté par Steve JOBS il y a quand même près de... 4 ans) n’était pas mauvaise. Seulement voilà, depuis le lancement des Ultrabooks cet été, c’est déjà un demi-flop.

Quelles en sont les causes ?

1/ Le prix trop élevé. On préfère acheter un Mac Book Air original à 900$ ou un PC portable à 2 fois moins cher, voir un netbook à 3 fois moins.

2/ La rareté des disques SSD fabriqués au Japon puis en Thaïlande tous deux inondés en 2011. Ce qui a ralentit la disponibilité des ultrabooks sur le marché.

3/ L’offre devenant pléthorique (tout le monde s’y met, une annonce par semaine). D'où réflexion en attendant le meilleur matériel, au meilleur cout pour ne pas surpayer l’appareil.

Du coup, les prix initiaux de 1200$ baissent déjà pour Noël à 900$, descendront à 800$ en 2012, et à 700, voir 600$ en 2013 (si le volume escompté est au rendez-vous).

Alors, fausse bonne idée d’Intel le Plan Ultrabook ? Un champ du cygne du PC ? Nous le saurons dès 2012.

jeudi 1 décembre 2011

Guerre des tablettes, comment Microsoft peut paradoxalement contre-attaquer… et gagner, fin 2012


En cette fin d'année 2011, Microsoft semble avoir été mis au tapis en ayant raté l'explosion du marché des tablettes. 

Mais fin 2012, Microsoft pourrait paradoxalement gagner le match et remporter la mise, comme lors d'élections où le favori des sondages à une époque, s'use sous les coups, puis se retrouve dépassé et doublé près de l'arrivée (Le vieil adage du lièvre et de la tortue).

Comment ce scénario serait-il possible ? Voici les atouts de Microsoft.... et les boulets de la concurrence :


1/ La guerre fratricide des acteurs Androïd

Actuellement, tout constructeur high-tech qui se respecte sort sa tablette. Il le fait sur un marché déjà saturé. Les appareils ne se différencient pas, les prix chutent déjà vertigineusement (- 40%).

Seuls quelques-uns vont survivre à cette épreuve. Ces survivants seront :
  • ceux qui gardent des prix et des marges élevés (Apple)
  • ceux qui sont constructeurs de smartphones à succès (Samsung et Apple)
  • ceux qui gagnent de l'argent sur le contenu (Amazon et Apple).
On a déjà vu le mouvement avec HP jetant l’éponge de manière spectaculaire, tous les autres que sont RIM, HTC, LG, Dell, IBM, Motorola, Toshiba, Acer, Asus, Sony, …vont souffrir en 2012.
Fin 2012, lors de la sortie des tablettes Windows 8, bien peu seront encore en état de combattre.
Ils auront déjà été usés sur le marché Androïd hyper-concurrentiel qui ne rapporte rien, et avec la forteresse imprenable Apple en frontal.


2/ Un marché Androïd qui n'apporte pas de revenus

Les constructeurs et intégrateurs de tablettes proposent un OS Androïd certes gratuit, mais qui ne se différencie pas et surtout ne leur apporte pas de revenus.
Sans un « Application-Store maison », sans une « suite Google » packagée avec Androïd et bien rémunérée qui serait proposée en standard, ce ne sont pas les marges très faibles des matériels construits en Chine qui les font vivre. Peu d'acteurs gagneront de l'argent sur des tablettes servant au surf, surtout sans contenu à vendre dessus, et surtout si les prix sont de plus en plus tirés vers le bas.


3/ Pouvoir créer, au-delà de converser et consulter

Force est de constater que même si l'on dispose d’une tablette Androïd survitaminée ou même d’un iPad, on se retrouve vite limité en création de contenu. On emploie toujours un PC pour écrire et imprimer un texte formaté, pour construire un slide-show, pour retoucher une image ou un film, pour créer un site web ou un blog, pour gérer des données dans un tableur ou une base de données … Bref, faute d'outil locaux sur les tablettes, faute d'outils Cloud distants agiles et interactifs, les tablettes servent aujourd'hui essentiellement à converser, à consulter, non à créer.

Or si ces tablettes iPad ou Androïd veulent largement et durablement percer en entreprise, et entamer le marché du PC, elles devront couvrir plus d’usages que la simple conversation ou consultation. Sinon, elles seront contrées sur ces usages (en parts de marché) par les portables qui survivront majoritairement sous Windows 7 ou 8... et par l’arrivée de tablettes Windows 8 (on y vient) autorisant, elles, plus de création de contenu.


4/ Un Google qui perd l'opportunité d'imposer ses applications sur les tablettes

Google aurait pu tenter un coup de poker en proposant aux constructeurs des packs Androïd + une Google « Suite » à un prix cassé. Une plateforme « de rupture » permettant la consultation ET la création dans un remake PC Intel + Windows + Office.
Mais non, Google a perdu du temps avec ses ChromeBooks sous ChromeOS couplés à GoogleApps/Docs sur le Cloud, des appareils conçus pour contrer le PC…mais éloigné de l’OS vedette Androïd (et de son Application-Market). Un Androïd qui au même moment explosait tous les records et se répandait sur la planète comme rarement un OS ne l'avait fait avant lui.
Au lieu d’un remake de Windows par Google, on a eu droit à un mauvais remake d'OS/2.


5/ Un délai pour bénéficier des avancées technologiques et d'un retour en terme d'usage

Fin 2012, 1 an ½ de tablettes auront fait évoluer les technologies (écran, batteries, chipsets vidéo, stockage, ….). Microsoft bénéficiera alors qu'une deuxième génération de tablettes qui pointera juste le bout de son nez. S'appuyer sur cette nouvelle génération de tablettes pour une contre-attaque sera judicieux.
Durant ce délai, il y aura des utilisateurs déçus d'Androïd. Or, on le sait, le marché des tablettes est comme celui des smartphones : très volatil. Les cycles de remplacement sont deux à trois fois plus courts que celui des PCs.
Enfin, ce délai d'un an peut permettre à Microsoft d'étudier finement les usages afin de peaufiner son interface Métro pour Windows 8, et ainsi mieux l'adapter aux usages particulier des utilisateurs de tablettes.


6/ Des moyens considérables permettant de tenir une guerre

L'éditeur de Redmond tire encore une manne énorme de son parc mondial de PC (Windows + Office), en essor dans les pays émergents et de moins en moins piraté. C'est aujourd'hui le seul acteur du marché qui ne se soit pas encore lancé dans la guerre des tablettes. Il peut encore investir sur ce marché des moyens énormes, et en diriger vers les constructeurs, potentiellement déçus d'Android, ses partenaires intégrateurs, ses clients. On le sait, Microsoft peut « tenir » longtemps en challenger sur un marché en perdant de l'argent, puis finir par s'imposer petit à petit. Deux exemples : Ms Exchange face à Lotus Notes, il aura fallu presque 7-8 ans pour rattraper et dépasser le leader des messageries collaboratives. Ou encore la console X-Box que peu de personnes voyaient gagnante au départ face au maître Sony, et son dauphin Nintendo.


6/ Un large éco-système fidèle qui n'aura pas quitté Microsoft (surtout en temps de crise)

Point le plus important, Le très large éco-système Microsoft ne l'aura pas quitté d’un iota fin 2012, notamment en pleine période de crise. Cet éco-système d’éditeurs, de VARs, de SSII vit (bien) des nombreux revenus générés par les infrastructures, les licences, les services de conseil, d’intégration, de développement autour des technologies Microsoft.

Microsoft garde donc cette force de frappe business auprès des entreprises en étant épaulé par ses armées d' « affiliés Microsoft » dans le monde. Cet éco-système ne bougera que lorsqu'il existera d’autres revenus potentiels sur le marché des entreprises. Vendre des tablettes ou consulter du Web n'est aujourd’hui encore vu que comme une lubie du grand public, liée à la mode de l'iPhone, de l’iPod ou de l’iPad. Elle est très peu implantée dans le business des entreprises.

Ce large éco-système Microsoft privilégiera toujours la solution qui lui assurera avenir, revenus et pérennité, une solution de compromis qui ne révolutionne pas TOUS les modèles en même temps, préserve l'acquis, les compétences, les marges, … et la clientèle. Des tablettes Windows 8 apporteront exactement cette réponse en fin 2012. Elles s’intégreront parfaitement au SI des entreprises, seront une extension de leurs parcs, de leurs systèmes, de leurs applications.

* * *

Bref, Microsoft regarde aujourd’hui de loin la bataille des tablettes qui fait rage, compte déjà les morts et pourrait donc fondre dans un an sur les combattants affaiblis pour ré-établir sa loi, celle de la raison.

Ce scénario pourra d’autant plus devenir plausible si, fin 2012, les smartphones Windows ont commencé à percer avec l’appui de Nokia. Ils pourraient alors avoir aidé à démocratiser la nouvelle interface utilisateur Métro « à tuiles ». Une interface qui se présenterait alors comme l'une des rares alternative moderne à celles d’iOS et Android qui sont, elles, relativement semblables.

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