Je souhaite revenir sur une excellente
présentation de Bernard OURGHANLIAN, l'affable et pédagogue
Directeur Technique de Microsoft France, qu'il présenta aux
Microsoft TechDays 2010.
Lors de ce
show, il a rappelé ce que fut l'histoire des outils de développement
informatique, depuis le Cobol, le Pascal, le Basic, le C, le Lisp, le
C++, jusqu'aux langages du Web (Html, Java, etc...).
Il a
souligné qu'il y a 30 ans, dans les années 80, les enfants et ados
se passionnaient pour le développement qui était également
enseigné à l'école, comme l'anglais.
Mais alors
qu'aujourd'hui, l'informatique est partout, cet engouement a
mystérieusement disparu. Les jeunes « consomment »
désormais de l'application sans connaître ou imaginer le code qui
se cache derrière. La notion même de développement, de langage de
développement a été oubliée pour le profane. Un peu comme si la
population connaissait les bibliothèques et leur littérature...
mais que l'écriture, l'imagination et la construction d'histoires
écrites, avaient été oubliées.
Or
l'histoire des outils de développement est pourtant jalonnée de
fabuleux outils mettant à la portée de tous une programmation
vraiment simplifiée.
Comme
Bernard OURGHANLIAN, je pense que ces
outils sont primordiaux car ils créent une passerelle entre les « penseurs », qui
imaginent.... et les « implémenteurs », qui développent.
Un enfant ou un ado peut facilement « construire » une
application informatique (sinon un jeu) et le fait comme si il assemblait
des briques de Légo. Il comprend alors qu'il peut employer l'outil
informatique pour imaginer des concepts qui lui sont propres, comme un
compositeur avec sa guitare.
Moins la
construction est contraignante.... et plus l'imagination se trouve
libérée.
Il est
d'ailleurs paradoxale qu'à l'heure du zapping, du jetable, de la
publication de toute sorte de création web (blogs, facebook, twitter, youtube, …),
il n'existe guère de création et publication de petites
applications conçues par des profanes.
Voici pour
moi quelques outils qui ont permis ce réaliser ce rêve : la
programmation à la portée de tous.
HyperCard,
créé en 1987 par Bill Atkinson, un « Apple Fellow » de
la première heure, l'homme qui fut à l'origine de l'interface du
Macintosh et de MacPaint.
HyperCard
fut un outil parfaitement génial, livré gratuitement avec tout
Macintosh. Il permettait de construire de petites applications sous
forme de piles de fiches composées d'objets textes, dessins (animés)
et sons.
Son
extraordinaire langage interprété HyperTalk, très proche de
l'anglais, permettait de programmer intuitivement (avec alors 8Mo de
Ram !). Pas de compilation, pas de typage déclaratif des variables,
une syntaxe réduite (pas de parenthèses à placer), l'usage
d'algorithmes simples, comme les conditions, les boucles, …HyperCard
était extrêmement novateur et permettait réellement aux
« non-développeurs » de développer. (ex : pomme = 9,
poire = 4, sur bouton « résultat » lors d'un clic,
mettre « pomme + poire » dans champ « total »
et le total s'affichait).
Des
enseignants, des chercheurs, des particuliers purent alors créer des
programmes utilitaires ou éducatifs, et se les partager.
Malheureusement,
l'application fut abandonnée au début des années 90. Il faut dire
qu'avec le départ de Steve JOBS, Apple était alors passé au mains
des businessmen, et que par ailleurs, le web et ses standards
arrivaient et avec eux les nouveaux standard du multimedia et de
l'hypertexte.
Néanmoins,
un monument devrait aujourd'hui être érigé pour cette
« merveille » oubliée que fut HyperCard.
Pour les entreprises et stations de travail, il
y eut des outils de développement d'interface graphiques qui employèrent de forte notions de programmation
simplifiées comme le splendide Interface Builder de NeXTSTEP
(œuvre du Français Jean-Marie HULLOT, qui fut plus tard le
génial précurseur de l'iPhone).
Notons
qu'Interface-Builder, basé sur Objective-C, permit de créer le
premier navigateur Web au CERN, sur NeXT., au début des années 90.
Avec le
retour de Steve JOBS chez Apple qui revint avec les « cendres
de NeXTSTEP », puis la fusion du code génétique de NeXTSTEP
dans MacOS et iOS, les descendants d'Interface Builder devinrent
ensuite la base des outils de développement employés sur Mac, puis
sur iPhone.
En France,
j'eus le privilège de participer à la conception ergonomique de
l'outil XfaceMaker2 de Non Standard Logics, autre
Interface Builder mais pour Unix X-Windows C/C++. Son
ergonomie était inspirée de l'Interface Builder de NeXTSTEP, et son
langage d'animation de l'interface (Face) était proche de HyperTalk.
XFM2 pouvait alors parfaitement être employé par les ergonomes et
designers SANS les développeurs dans le cadre des conceptions de
tableaux de bords d'avions, de sous-marins, de navires, de
centrales... (ex : sur modification de la propriété « valeur »
d'un potentiomètre, que l'on bouge, faire aussi varier la propriété
« degré de l'aiguille »de tel vu-mètre, et rendre de
plus en plus rouge tel bouton blanc.... et appeler telle fonction C –
la fonction C étant appelée une fois compilée, mais le reste
pouvait être testé en préalable, indépendamment).
Notons enfin
qu'un autre outil aussi extraordinaire qu'HyperCard, a été
récemment conçu par Microsoft, il est passé un peu inaperçu alors
qu'il représente une splendide innovation, que Bernard OURGHANLIAN a
rappelé et présenté aux TechDays 2010.
Il s'agit de
Kodu, développé pour console X-Box et depuis peu porté sur PC (et
téléchargeable gratuitement par tous).
Là, ce n'est
plus un développeur ou un ergonome qui peut développer un jeu, mais
bien en enfant de 10 ans et en quelques minutes d'apprentissage. La
complexité du développement est totalement masquée. Cette
conception devient ludique et libère l'imagination. L'apprentissage
des évènements, des actions, des interactions entre les
personnages ou les objets (le tout en 3D) est superbement bien conçue.
Voir la
splendide video sur :
N'hésitez
pas à télécharger cet outil pour PC sur :
Et lire les
tutoriaux pour créer un monde, ses personnages, ses interactions...
sans une ligne de code.
Bref, espérons
que ces outils seront toujours amenés à se développer car rendre
l'informatique accessible à tous suscite vraiment des vocations, de
la créativité, de l'innovation qui, au final, bénéficie
rapidement au plus grand nombre.
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