Android
version 4 arrive prochainement, fin 2011. C'est le moment de
s'interroger sur la place grandissante que prend l'OS de Google sur
les « nouveaux postes clients », deux ans seulement après
sa sortie.
Cette
version 4 unifiée dite « Ice Cream Sandwich » combinera
les fonctions d'Android 2.3 dit « Gingerbread »
(pour smartphones et petites tablettes) et Android 3.2 dit
« HoneyComb » (pour grandes tablettes et TVs).
Fourni
gratuitement par Google, adaptable aisément aux différents
hardware, puis adopté par les plus grands constructeurs (HTC,
Samsung, LG, Sony, Motorola), Android est devenu incontournable au
fil des mois. Il équipe aujourd'hui de plus en plus de smartphones,
tablettes, TV et même des autoradios (+ de 40 constructeurs).
Android
se diffuse à la vitesse de l'éclair. Sur la seule dernière année
et sur les seuls smartphones, Android
est passé de 6% à 23% de part de marché (40% aux US !),
doublant même l'iOS d'Apple, faisant oublier RIM et BlackBerry. Et
ce n'est pas fini, Android a prévu d'atteindre les 50% de PDM dès
2012.
Seule
l'écrasante diffusion du navigateur Chrome (de Google) a récemment
suivi une diffusion aussi rapide dans le monde informatique. Ne
parlons pas de YouTube acheté il y a 5 ans par le même Google et
aujourd'hui consulté par... 2 milliards d'humains chaque jour.
Ceci
peut nous amener à ces quelques réflexions :
- Et si l'ère du PC Windows-Intel touchait réellement à sa fin, avec une extinction massive dès l'année prochaine, comme celle des dinosaures ?
- Et si HP même l'avait pressenti en mettant ses PC et son WebOS au rencard ?
- Et si Windows 8 « au look Metro » arrivait trop tard en 2012 ? (Il reste une longue année pour voir des tablettes sous Windows 8, comme nous le dit Stéphane)
- Et si les « nouveaux terminaux communicants » devenaient le nouveau standard pour consommer et travailler avec les applications du Cloud ? (ils le sont déjà chez les jeunes)
- Et si Apple vacillait, en panne d'imagination avec la « sortie de scène » de son gourou historique, Steve JOBS ?
En y
réfléchissant :
- Quel OS est fourni gratuitement par Google aux constructeurs... quand Microsoft leur demande 3 à 10 euros par appareil ?
- Quel OS peut être librement customisé par le constructeur, pour personnaliser sa version ?
- Quel OS a été retenu par le géant Sony, pour ses dernières tablettes ?
- Quel OS dispose du plus grand parc applicatif sur son Application Store, dépassant récemment celui d'Apple ? (430 000 applications disponibles, + d'un demi million activées chaque jour)
- Quel Application Store est plus rentable que celui de Apple (70% allant au développeur) ?
- Quel Application Store rapporte 30% du montant des applis payantes aux opérateurs ?
- Quel OS supporte flash (banni par Apple) ?
- Quel OS est ouvert aux ports USB ?
- Etc...
Certes,
il y a bien sûr actuellement la formidable bataille croisée sur les
brevets (Google contre Oracle et son Java, mais aussi Apple,
Microsoft, Novell, Nortel, ...) où tout le monde exige des royalties
croisées de tout le monde, en se tenant par la barbichette...
Mais
je pense que nous arrivons bel et bien à une croisée des chemins,
telle que celle vécue par Microsoft lors du début de règne de
MsDos dans les 80's, puis Windows 90's, et qui aura depuis
duré plus de 25 ans.
Car
en 2012, sur quelle plate-forme un éditeur va-t-il choisir de
développer une application « cloudifiée » pour qu'elle
soit employée par le plus grand nombre de terminaux possible, en
rapportant ainsi le meilleur R.O.I. ? sous Android, sans aucun doute.
Notons que toutes les applications se « Cloudifient »,
même et surtout la bureautique, le dernier bastion du PC.
Bref,
avec un gros pari aidé d'un concours de circonstances (Microsoft
retardé avec ses XP, Vista, Windows 7 , 8, Mango, Apple perdant la
« gagne » de Steve JOBS), Google est en passe de prendre
(par la force) un pouvoir hégémonique sur les OS des nouveaux
postes clients, un règne qui peut s'étendre sur 20 ans.
Google
peut dès 2012, commencer à remettre Apple à la place qu'il tenait
dans les années 90 (le haut de gamme, au beau design stylé).
Google
peut aussi mettre Microsoft dans le rôle du « géant détrôné »
(comme le fut IBM avec OS/2), tout en ringardisant ses terminaux
(comme Microsoft a ringardisé les terminaux mainframe IBM).
Dans
ce coup de poker, Google peut donc rafler la mise avec son OS (un
noyau Linux assez banal, au final, comme l'étaient aussi MsDos et
Windows) et débuter son règne en écrasant la concurrence.
Google
doit donc l'imaginer et obtient déjà l'allégeance rapide des
grands éditeurs ET des grands constructeurs, sur smartphone et
surtout tablettes, tout comme Microsoft le fit à l'époque en
quelques années avec Ms-Dos puis Windows.
Microsoft
l'a aussi senti et engage déjà le combat final pour gagner du
temps, sauver Windows 8 et Mango, tout en exigeant des royalties
draconiennes sur Android, en s'appuyant sur Samsung.
L'éditeur
de Redmond ne compte plus réellement enrayer Android, mais anticipe
de participer au festin annoncé du leader.
L'autre
géant Oracle (tel un autre grand fauve attiré également par le
festin) fait de même en exigeant de Google une « dîme »
de 15$ par appareil sous Android.
Le
futur roi Android est né « libre » et gratuit, mais il
est devenu aujourd'hui un « jackpot » convoité, au
centre de tous les enjeux à l'aube de son règne.
Tous
les grands ont sentis le danger et tentent de l'empêcher de monter
sur le trône, sinon d'avoir une place à la cour.... L'histoire
peut-elle s'enrayer ? Cela se jouera dans l'année à venir.
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