A l'occasion de cette Toussaint, il
nous est autorisé d'opérer une projection sur l'avenir de nos
sociétés.
De nouveaux usages des données apparaissent afin que les
données d'un défunt puissent de mieux en mieux lui survivre.
Le
compte Facebook, le blog, le site web, la boite aux lettres, les
tweets, les photos du parent.... sont désormais tous « archivables »
dans le Cloud.
De multiples sites se développent sur
ce thème comme laviedapres.com, edeneo.fr, …
Désormais, lors du décès d'une
personne, il devient possible de gérer en parallèle les modalités
de l'inhumation physique et celles de l'archivage numérique de sa
vie.
Imaginons demain.
Le corps physique sera vite incinéré
et escamoté.
La mort deviendra donc essentiellement
un simple processus d'« archivage » de la vie de l'être, certes,
irréversible.
Les cimetières de nos ancêtres
deviendront « has-been ». Déjà, de moins en moins d'ados
les visitent, les cérémonies religieuses deviennent moins
fréquentées.
Il va alors se créer dans le cloud des
cimetières numériques drainant ce nouveau public, des sites
cimetières composés d'allées, de tombes, de fleurs... non plus de granite et chrysanthèmes, mais faites d'animations flash ou HTML 5.
A son décès, le défunt ne montera plus au ciel, il
montera dans « le nuage ».
De nouvelles cérémonies seront crées, teintées de quelques artifices religieux, si besoin.
La famille et les proches (parfois
lointains) se réuniront une fois l'an autour de la
« tombe numérique » de l'être cher.
La communauté se retrouvera devant le
« mur » web du défunt, pour chatter, revoir les photos,
les vidéos, relire le blog du disparu... et réactiver le souvenir.
Cette tombe-archive aura, bien sur, été
mise en forme, embellie, édulcorée, … expurgée des propos ou des
photos douteuses.
Imaginons ensuite que l'on puisse
fouiller via Google dans ces cimetières numériques pour y retrouver la
mémoire des êtres disparus, ceux-ci devenant alors les lieux de
mémoire de l'humanité, sans frontières. Aujourd'hui, seuls
quelques humains écrivent leurs mémoires, dans quelques années,
cela peut devenir automatique et public.
La généalogie sera simplifiée, on
pourra naviguer dans les archives de nos ancêtres. Y découvrir
leurs liens familiaux, mais également leurs liens amicaux, leurs
communautés. Relire leurs propos, connaître leurs hobbies, consulter
leur photos, les détails de leur vie, des lieux qu'ils ont visités,
retrouver des amis qui les ont connus, des années après leur décès.
La mort ne sera alors plus qu'un simple arrêt
d'activité numérique. Gare aux usurpateurs, aux plagiaires. Gare
aux non-connectés, le royaume des cieux ne sera pas pour eux.
Gare aussi de ne pas se faire « terminer » et archiver par son entourage, si on désire se mettre en marge de la société pour vivre sous les ponts ou dans les bois. On risque de voir publier dans le nuage sa propre vie réécrite... de son vivant.
Gare aussi de ne pas se faire « terminer » et archiver par son entourage, si on désire se mettre en marge de la société pour vivre sous les ponts ou dans les bois. On risque de voir publier dans le nuage sa propre vie réécrite... de son vivant.
Bienvenue dans l'ère numérique.
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