jeudi 3 novembre 2011

Demain, les surprenants cimetières numériques, mémoire de l'humanité.


A l'occasion de cette Toussaint, il nous est autorisé d'opérer une projection sur l'avenir de nos sociétés. 
De nouveaux usages des données apparaissent afin que les données d'un défunt puissent de mieux en mieux lui survivre.
Le compte Facebook, le blog, le site web, la boite aux lettres, les tweets, les photos du parent.... sont désormais tous « archivables » dans le Cloud.
De multiples sites se développent sur ce thème comme laviedapres.com, edeneo.fr, …

Désormais, lors du décès d'une personne, il devient possible de gérer en parallèle les modalités de l'inhumation physique et celles de l'archivage numérique de sa vie.

Imaginons demain.

Le corps physique sera vite incinéré et escamoté.
La mort deviendra donc essentiellement un simple processus d'« archivage » de la vie de l'être, certes, irréversible.

Les cimetières de nos ancêtres deviendront « has-been ». Déjà, de moins en moins d'ados les visitent, les cérémonies religieuses deviennent moins fréquentées. 

Il va alors se créer dans le cloud des cimetières numériques drainant ce nouveau public, des sites cimetières composés d'allées, de tombes, de fleurs... non plus de granite et chrysanthèmes, mais faites d'animations flash ou HTML 5.

A son décès, le défunt ne montera plus au ciel, il montera dans « le nuage ».

De nouvelles cérémonies seront crées, teintées de quelques artifices religieux, si besoin.

La famille et les proches (parfois lointains) se réuniront une fois l'an autour de la « tombe numérique » de l'être cher.
La communauté se retrouvera devant le « mur » web du défunt, pour chatter, revoir les photos, les vidéos, relire le blog du disparu... et réactiver le souvenir.

Cette tombe-archive aura, bien sur, été mise en forme, embellie, édulcorée, … expurgée des propos ou des photos douteuses.

Imaginons ensuite que l'on puisse fouiller via Google dans ces cimetières numériques pour y retrouver la mémoire des êtres disparus, ceux-ci devenant alors les lieux de mémoire de l'humanité, sans frontières. Aujourd'hui, seuls quelques humains écrivent leurs mémoires, dans quelques années, cela peut devenir automatique et public.

La généalogie sera simplifiée, on pourra naviguer dans les archives de nos ancêtres. Y découvrir leurs liens familiaux, mais également leurs liens amicaux, leurs communautés. Relire leurs propos, connaître leurs hobbies, consulter leur photos, les détails de leur vie, des lieux qu'ils ont visités, retrouver des amis qui les ont connus, des années après leur décès.

La mort ne sera alors plus qu'un simple arrêt d'activité numérique. Gare aux usurpateurs, aux plagiaires. Gare aux non-connectés, le royaume des cieux ne sera pas pour eux.
Gare aussi de ne pas se faire « terminer » et archiver par son entourage, si on désire se mettre en marge de la société pour vivre sous les ponts ou dans les bois. On risque de voir publier dans le nuage sa propre vie réécrite... de son vivant.

Bienvenue dans l'ère numérique.

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