mardi 29 novembre 2011

La guerre des nains Linux : destitution du roi Ubuntu et sacre de Mint, quelles conséquences


En 2005, le roi des Linux était Ubuntu, de Canonical (avec ses 11% de pdm). Il régnait alors sans faille sur des prétendants ne lui arrivant qu'à la cheville avec 0 à 5% de pdm.

En cette fin 2011, Ubuntu est renvoyé au bas de tableau derrière ses concurrents. Depuis un an, le nouveau maitre incontesté est Mint (inconnu en 2005). Les distributions Fedora, Debian et SUSE se partageant toujours le reste des miettes du gateau.

Quel est la raison de ce rapide coup d'état de Mint et cette destitution d'Ubuntu ?

Elle est à la mesure du « marché » Linux : Ubuntu croyait devenir grand public en proposant une interface originale et moderne : Unity, laquelle a fait un flop.
Ubuntu aura peut être oublié la communauté Linux qui (comme le parti des verts :-) préfèrent une assemblée fermée de nains hétéroclites gardiens du temple et du dogme, .... plutôt que l'accès au pouvoir, au rang d'acteur de masse sur les postes de travail grand public, mais un plan lancé par un seul.
D'autant que Unity n'était pas exempt de défauts (outils orientés utilisateur « développeur », lenteur de parution des mises à jours, perte de données lors de celles-ci, …).
Mint en a profité et s'est donc imposé, en proposant à sa petite communauté de fidèles une belle interface Gnome bien orthodoxe et même disponible sous 3 versions : v2, v3 ou version "maison".

En plébiscitant Mint, les orthodoxes du monde Linux ont privilégié la tradition à l'innovation, en fermant sans doute définitivement l'accès grand public à l'OS Linux.

Mais qui s'en soucie vraiment ? En tout cas, ce n'est plus Microsoft, car Steve Ballmer a récemment rayé officiellement Linux de la liste des grands satans à combattre. Une liste où figurent Google, Apple, … lesquels proposent terminaux de masse très diversifiés, solutions de mobilité, usage grand public et entreprise... et surtout solutions Cloud, donnant ApplicationStore, abonnements et revenus récurrents pour des années.

Par ailleurs, le monde des smartphones et des tablettes a, quant à lui, explosé. Il est certes dominé par des descendants d'Unix (iOS ou Android)... mais ce ne sont pas des Linux, loin de là.

Cette histoire nous donne plusieurs enseignements :

Linux tel qu'on le connait était destiné au PC... Or, le PC lui même vacille, un OS n'ayant que peu de miettes de PDM sur cette plateforme a encore moins d'avenir.

Unix a pour autant encore de l'avenir sur les serveurs de services ou d'application. Également sur les multiples nouveaux terminaux mobiles dont les petits OS tactiles sont ses vrais descendants.

Enfin, l'échec d'Ubuntu avec Unity doit faire réfléchir Microsoft ! 
En effet, Windows sort en 2012 une interface innovante et remaniée : Windows 8 Metro avec ses tuiles. Windows sera proposé à un public orthodoxe, habitué à un look & feel aux règles bien établies depuis 20 ans.... cela comporte, on le voit, un réel risque de rejet auprès des utilisateurs, avec pertes de marché à la clé.
Et là, Microsoft n'a pas de « plan B » à Windows 8 et Métro pour l'avenir de Windows sur un poste client modernisé et élargi.

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